Nour-Ines Nadji, Responsable IRD (Innovation, Recherche et Développement) Capillaire chez Léa Nature, a accepté de partager avec nous son parcours et son quotidien au sein de son laboratoire. Nous la remercions chaleureusement pour le temps qu’elle nous a accordé. 

Nour-Inès Nadji

« La science est pleine de défis et elle a besoin de jeunes filles pour les relever. »

Nour-Inès Nadji, Responsable IRD Capillaire chez Léa Nature

Vous êtes Responsable projets IRD Capillaire chez Léa Nature, en quoi consiste votre métier ?

Avant de rentrer dans le détail de ce que je fais au quotidien, revenons sur le titre de mon poste et notamment les lettres « IRD ». Cela signifie : innovation, recherche et développement. Je suis donc Responsable projets innovation, recherche et développement capillaire chez Léa Nature, une marque française de cosmétique bio.

Mon poste se découpe en trois axes, autour du développement de produits cosmétiques capillaires bio :

  • Un premier axe directement lié au produit : formulation au laboratoire, recherche de matières premières, réflexion et élaboration des formules. Mais aussi : suivi des stabilités, test des produits chez le coiffeur et en panels consommateurs.
  • Un deuxième axe lié à la gestion de projet : coordonner le lancement avec l’ensemble de l’équipe projet (marketing, achat, approvisionnement, production, commerce) afin que le produit sorte dans les temps définis en début de projet. Cette partie de mon travail consiste aussi à planifier les tests réalisés sur le produit, que ce soit des tests de tolérance ou bien des tests pour valider l’efficacité des produits. Enfin, il y a également toute une partie qui consiste à monter le dossier réglementaire du produit, qui sera évalué par un toxicologue avant d’être remis aux autorités compétentes.
  • Un dernier axe lié au management d’une petite équipe, qui travaille avec moi sur les produits capillaires. Cette partie de mon travail consiste à accompagner les membres de mon équipe dans leur développement de produits et à les aider à monter en compétence.

Un poste très complet comme vous pouvez le voir, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! (Rires)

Quel a été votre parcours scolaire pour atteindre votre poste actuel ? Quand avez-vous su que vous souhaitiez vous diriger vers une orientation scientifique ?

J’ai décroché un bac Scientique à l’époque. Ensuite, j’ai passé deux ans en classe préparatoire PCSI/PC* (Physique, Chimie, Sciences de l’Ingénieur avec une option Physique-Chimie intensive pour se préparer aux grandes écoles), pour, par la suite, finir par une école d’ingénieur en physico-chimie, spécialisée en polymères et en formulation (ENSMAC).

Je pense que j’ai toujours su que je souhaitais me diriger vers le domaine scientifique. J’ai toujours trouvé les calculs et les nombres logiques, et cette logique amusante. J’aimais aussi beaucoup le principe de pouvoir mélanger des produits pour créer des réactions. Je me suis donc dirigée de façon assez naturelle vers des études de physique chimie.

Les produits sur lesquels vous travaillez sont Bio, est-ce important pour vous de travailler sur des produits respectueux de l’environnement ?

Oui, pour moi c’est très important de travailler pour une entreprise éthique et de formuler des produits respectueux de la santé de l’homme et de l’environnement. C’est primordial. Je serai très mal à l’aise si les produits que je formule contenaient des matières premières nocives pour la santé ou bien issues de matières polluantes pour l’environnement. Surtout qu’il existe maintenant de nombreuses alternatives naturelles pour quasiment tous les produits cosmétiques !

Quel est le projet sur lequel vous avez travaillé qui vous rend le plus fière ou qui vous a le plus marqué/apporté ?

Il s’agit du lancement des shampooings solides, sans tensio-actifs sulfatés* et certifiés biologiques. Il n’en existe pas d’autres pour le moment sur le marché. Ce développement m’a pris 15 mois, avec de nombreux essais industriels et de nombreux rebondissements. J’ai beaucoup appris et je suis très fière de les voir dans les rayons des supermarchés ou des pharmacies.

*(les tensios-actifs permettent de mélanger l’eau et l’huile - les ingrédients de base des cosmétiques. Mais aussi de faire mousser le produit. La plupart de ces tensios-actifs, notamment les sulfatés, sont nocifs pour notre peau.)

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes étudiants qui vont lire cet article et qui hésitent encore à choisir une voie scientifique ? Et plus particulièrement pour les jeunes filles ?

Si c’est la filière scientifique qui permet d’accéder au métier que vous souhaitez faire plus tard, foncez. Si vous avez l’esprit curieux, l’esprit logique, et l’envie de créer, de manipuler, n’hésitez pas une seconde ! La science est pleine de défis et elle a besoin de jeunes filles pour les relever.

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